Les mécanismes qui conduisent la colonie à l’essaimage :
Un élevage royal (construction de cellules royales) précède toujours la fièvre d’essaimage. Mais ce n’est pas parce qu’il y a élevage royal qu’il va y avoir un essaim. En effet on peut avoir affaire à un remplacement de la reine (on parle de supersédure). A ce moment là les cellules royales seront construites au milieu des cadres de couvain.
Nous savons que la reine émet des phéromones qui ont entre autre pour effet d’inhiber la construction de cellules royales. On parle ici des phéromones mandibulaires, mais aussi les phéromones tarsales que la reine dépose sur les cadres en marchant.
Si ces phéromones ne sont pas en quantité suffisante, cela conduit à la supersédure (cas des reines âgées).
Par contre en ce qui concerne l’essaimage, il s’agit plus d’une mauvaise répartition de ces phéromones sur les cadres qu’un manque de phéromone. D’ailleurs, dans une ruche très peuplée, la reine ne va jamais sur le bord des cadres. Et c’est précisément à cet endroit que les abeilles vont construire les cellules royales lorsqu’il y a fièvre d’essaimage.
Il a été remarqué aussi que l’essaimage, et donc la construction des cellules royales, est accru lorsque la circulation des avettes dans la ruche est ralentie. C'est-à-dire lorsque la population d’ouvrière est trop importante pour le volume de la ruche (manque de place). Apparemment le nombre de cellules royales construites est proportionnel à la densité d’ouvrières lorsque celle-ci est supérieure à 2.3 abeilles par millilitre de volume de la ruche.
D’autres études basées sur l’évolution de la colonie et en tenant compte de l’âge des abeilles, la surface du couvain, la densité d’abeilles, les périodes de grande miellée etc. depuis le début du printemps jusqu’à l’essaimage dans des conditions normales, ont amené aussi à mieux comprendre ce qui pousse une colonie à l’essaimage.
Il en ressort que les facteurs favorisant l’essaimage sont :
• Trop de cadres de couvain operculés. Le nid à couvain est congestionné. La ponte de la reine est bloquée, parfois même si il y a encore des cellules disponibles. Une planche à pollen peut bloquer la reine. Trop d’abeilles peuvent limiter la circulation de celles-ci et de la reine.
• Pas de possibilité de ponte pour la reine (voir ci-dessus).
• Prédisposition génétique. Le caractère héréditaire peut en effet jouer un rôle dans l’essaimage. C’est pourquoi on évite d’utiliser les cellules royales élevées dans le but de l’essaimage, pour les nucléi de manière à ne pas répandre ce facteur génétique à d’autres colonies. Par contre la tendance à l’essaimage de la Carnica a été largement utilisée durant l’après guerre pour repeupler la campagne de colonies.
• La taille de la colonie / le cycle saisonnier. Afin d’assurer la survie des deux nouvelles colonies, il faut suffisamment de population.
• La structure de la population. Un âge moyen des ouvrières relativement faible, et des ouvrières de tout âge malgré tout contribue à l’essaimage. Ceci est normal puisque la jeune colonie devra bâtir, élever, récolter…
• Des ressources en suffisance. Important pour le développement. Il faudra beaucoup de nectar, pollen, eau, pour élever.
• Mauvais temps prolongé après une bonne miellée de fleurs. Les butineuses se trouvent au chômage. L’oisiveté d’une tranche d’âge n’est pas bon pour l’équilibre de la colonie.
• Temps changeant.
• Élargissement difficile / Manque de place pour la construction. C’est ici les plus jeunes abeilles (bâtisseuses) qui sont sans travail.
• L’âge de la reine ainsi que ses qualités. Des reines qui ont plus de 3 à 4 ans d’âge.
• Ensoleillement trop intense des façades de vol des ruchers, l’emplacement du rucher.
• Nourrissement liquide en fin de printemps. o L’opinion répandue est de donner de petites doses d’eau sucrée, pâte de nourrissement ou cadre de réserve (nourrissement spéculatif) pendant la période de la floraison des saules marsaults. Cette pratique spéculative favorise le développement rapide du couvain et mène normalement à des colonies fortes et saines. Mais l’expérience tend à prouver que cette façon de faire n’a pas d’influence à long terme sur le développement des colonies.
• L’action / non action de l’apiculteur et ses techniques apicoles.
Par ses mauvaises actions, l’apiculteur peut pousser la colonie à l’essaimage. Les exemples ne manquent pas : pose/retrait des hausses tardif, pas d’agrandissement du nid à couvain, nourrissement spéculatif trop intense…
L’Essaimage : méthodes de prévention, utilisation rationnelle des essaims.Ecole d’Apiculture des Ruchers du Sud Luxembourg 09/05/2010
Et n'oubliez pas de nous rejoindre sur notre groupe facebook :D :
https://www.facebook.com/groups/1513653055622434/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire